La défaite, l'occupation allemande, la collaboration mettent le pays en coupe réglée. La France est pillée. Il faut nourrir l'occupant dans et hors de nos frontières et alimenter la féroce machine de guerre nazie. Il y a des réquisitions, les amendes si on ne livre pas ce qui est prévu.
Jean-Louis ne peut le supporter. Il est mis en contact par l'un des frères Floch de Penn-ar-Voas avec daniel Trellu et rentre au "Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France", organisation de résistance.
Sur Plonévez un groupe du Front national se forme autour de bourg. Ils commenceront par la distribution de tracts fournis par Jean-Louis. Il organise la résistance paysanne, ouvertement.
Le dimanche à la sortie de la messe, il monte sur la pierre plate du garde-champêtre, en face de l'église, entre la boulangerie et la buvette, là où les nouvelles sont annoncées. En langue bretonne, il appelle les paysans à ne plus livrer beurre, blé, bêtes, aux sabots lourds, les boutoù pounner. C'est ainsi qu'il désigne l'occupant.
"Pas ur greun gwinniz, pas ul lur amann, pas ur vuoc'ch evit ar boutoù pounner".
C'est en mai 1943 que se situe l'affaire du moulin de Jean-Louis Hourmant, dans la commune de Plonévez. Son moulin avait été fermé par voie administrative de 23 février précédent, il avait interpellé un groupe de paysans, leur reprochant de manquer de courage et de ne pas se mobiliser pour rouvrir son moulin, par la force s'il le fallait.
En mai, un dimanche, les cultivateurs apprennent que les "messieurs de ravitaillement" leur ont infligé une amende collective pour n'avoir pas fourni le quota de beurre.
Le lendemain un groupe de paysans frappent à la porte de Kersalut et demandent à Jean-Louis Berthélémé de diriger la manifestation.
Le moulin fut réouvert ce qui fit accourir le sous-préfet de Châteaulin accompagné de gendarmes.
En Juillet Jean-Louis et Jean-Louis Hournmant sont allés au tribunal à Châteaulin pour cette affaire. Ils ont été condamnés tous les deux à la même amende d'un montant de deux mille francs. Jean-Louis Berthélémé fut de surcroît condamné à quinze jours de prisons avec sursis. Lors du procès il fût soutenu par des paysans et des résistants dont daniel Trellu.
Jean-Louis continue d'animer la résistance paysanne. Il monte toujours sur la pierre à la fin de la grand-messe Il relance le marché aux poulains désormais interdit - il a rendu visite à des paysans du Léon - et réussit à organiser une foire clandestine qui aura lieu le 11 septembre 1943.
Mais ces jours de liberté sont désormais comptés. Les paroles qu'il prononçait chaque dimanche sur la pierre ne seront pas oubliées. Huit jours après l'arrestation de Jean-Louis le 9 novembre 1943, un groupe d'Allemands, accompagnés de gens réquisitionnés dans les fermes voisines est venu piller Kersalut en représailles..
Ils ont pris les vaches. Ils avaient pris le charnier, huit jours avant, lors de l'arrestation de Jean-Louis. Prévenu par Jean Charpentier, au service de ravitaillement, époux de l'institutrice de Plonévez, trois vaches avaient été cachées dans les fermes voisines.